Le vieil homme et l’enfant

Un film de Ninna Pálmadόttir

Exproprié de sa ferme par le gouvernement, Gunnar, un vieil agriculteur, laisse tout derrière lui et s’installe en ville. C’est là que sa route croise celle d’Ari,  jeune garçon livreur occasionnel de journaux, plus ou moins délaissé par ses parents séparés. Le vieil homme, sauvage et taiseux, et le gamin vont se lier d’une amitié pudique qui, insensiblement, va transformer la vie de chacun d’eux.

La réalisatrice (Islandaise, mais qui a fait ses études à New York), dont c’est le premier long-métrage, s’avoue « fascinée par les relations pures, surtout quand elles ne sont pas intra-familiales » et par ce qu’elle nomme la magie du quotidien : le ballet des passants dans la rue, ainsi que les instants d’échange et de « merveilleuse banalité entre les gens ».

Son film, très prenant, encore que sans effets spectaculaires, est en même temps un récit d’apprentissage pour chacun des deux protagonistes : le jeune garçon, Ari, dont les parents sont séparés et qui doit mûrir très vite ; Gunnar, lui, repart à zéro, car il doit réapprendre à vivre après avoir quitté la ferme familiale, vouée à disparaître sous les eaux d’un barrage ; campagnard, solitaire, il lui faut s’acclimater à la grande ville, où il ne possède pas de repères et où il n’est guidé que par l’empathie naturelle qu’il manifeste vis-à-vis des autres. Et par l’image, récurrente, du cheval dont il a dû se séparer.

Une belle histoire, toute en retenue, dans une Islande aux paysages d’un charme somptueux et toujours un peu mystérieux.

Alain NOËL

Sortie le 3 avril