Pierre feuille pistolet de Maciek Hamela
Un van sillonne les routes d’Ukraine pour évacuer les habitants qui ont décidé de fuir leur pays après l’invasion russe. Le chauffeur, polonais, est aussi le réalisateur de ce documentaire en forme d’état des lieux. Son véhicule est devenu un refuge éphémère, une sorte de zone de confiance et de confidences pour des personnes qui laissent toute leur vie derrière eux, et ne pensent plus qu’à retrouver une possibilité de vie normale pour eux et leur famille.
Dans l’espace, confiné (il ne contient que huit places), qui leur permet de s’échapper, ils livrent leurs histoires et évoquent leur parcours depuis des villages reculés ou proches de la frontière avec la Russie. Ils trouvent ici un espace sûr et intime, propice à la confession, qui rend l’échange des expériences totalement naturel. Ces passagers qui ne se connaissent pas (et qui se succèdent au fil du film) se racontent sans filtre, et le plus souvent pour la première fois. Les autres, écoutent, de même que le chauffeur-cinéaste, et ne jugent pas les récits qu’ils entendent.
Qu’il s’agisse d’aller retrouver des proches, de quitter le pays ou d’accompagner sa famille, les différentes personnes ont des expériences et des ressentis de la guerre très variables. On trouve toutes les classes sociales, toutes les générations à bord du van, avec des motivations tout aussi diverses. Ces gens qui échangent leurs avis, partagent leurs émotions, révèlent leurs peurs, leur état d’esprit et leurs espoirs font tous une expérience existentielle inédite : comment on devient un réfugié.
Sortie le 8 novembre
Alain Noël