Lutte contre la pollution et le dérèglement climatique
Nous avons tous intégré dans notre mode de pensée, sinon dans nos comportements, la double nécessité de lutter contre la pollution de l’environnement et de freiner le réchauffement climatique, dont nous observons les effets. Mais la route est longue, et le temps presse.
Nous avons conscience de vivre sur une planète qui se réchauffe, même si l’expression réchauffement climatique a été remplacée par « dérèglement climatique », qui rend compte de l’augmentation de la fréquence de phénomènes tels qu’inondations, fonte de banquises, ouragans, apparition d’un « continent » fait du plastique rejeté dans les mers…
Depuis 1950, la température a augmenté de 1,1 °C. Les experts avertissent : si on ne fait rien, on risque de dépasser + 4 °C d’ici 2100, alors que l’objectif de l’Accord de Paris était de maintenir à moins de 2 °C l’élévation des températures mondiales d’ici 2100.
On s’est en effet aperçu que l’océan ne suffit plus à absorber nos émissions de CO2, et que le surplus atmosphérique accentue l’effet de serre. Les scientifiques, les rapports gouvernementaux et les associations n’ont aucun doute : la combustion des combustibles fossiles et la déforestation sont deux des principales causes du réchauffement climatique, en produisant des milliards de tonnes de dioxyde de carbone ou CO2 qui s’évaporent ensuite dans l’atmosphère. Les émissions de CO2 dues à l’énergie se répartissent de la façon suivante : production d’électricité 41 % ; transports 24 % ; industrie et construction 19 % ; énergie hors électricité 6 % ; résidentiel 6 % ; autres secteurs (dont tertiaire) 4 %. Les émissions mondiales de CO2 fossile ont augmenté de 68 % entre 1990 et 2019.
Mais si l’on a compris – les rapports scientifiques ne laissent pas de doute là-dessus – que l’activité humaine est bien responsable du changement climatique, on a dans la foulée réalisé qu’en agissant sur cet élément, on doit pouvoir influer sur ledit changement climatique.
Des conséquences dramatiques
L’effet de serre s’accroît et le dérèglement climatique impacte tous les pays et leur développement. La montée des températures produit des canicules. Suite à la fonte des glaciers, le niveau de la mer monte, en moyenne de 3,3 mm/an. Les précipitations s’intensifient : on subit davantage de pluie et de sécheresses (plus longues et plus fréquentes) et moins de débit pour les fleuves. Les océans s’acidifient, en raison de la présence de CO2 excédentaire qui se dissout dans les eaux de surface.
Les événements météorologiques induits par l’évolution climatique ont pour conséquence des déplacements de populations et l’apparition de réfugiés climatiques. Ceux-ci ont été plus de 20 millions par an, cette dernière décennie. Et ces événements météorologiques affectent l’agriculture : sécheresses et inondations provoquent une augmentation du prix des denrées alimentaires ; l’accès à la nourriture est plus difficile pour nombre de populations, ce qui creuse encore les inégalités entre les pays.
Comment lutter contre le changement climatique ? Il s’agit d’un problème mondial, et on doit l’affronter aussi bien à l’échelle collective – au niveau local, national ou international – qu’individuelle.
Des solutions existent pour faire face à ces dérèglements climatiques, soulignent gouvernements et organisations non gouvernementales, parmi lesquelles Oxfam. Pour celle-ci, vient d’abord « la nécessité cruciale de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre. La responsabilité des États dans ce domaine – ainsi que celles des entreprises, dont il faut réguler l’activité – est immense ».
Si ces émissions se poursuivent au rythme qui est actuellement le leur, la hausse de la température moyenne de la terre pourrait culminer à 5 °C d’ici 2100 (voire 7 °C selon les projections les plus pessimistes), ce qui entraînerait des conséquences dramatiques sur les écosystèmes et une multiplication du nombre des événements climatiques extrêmes.
Les experts du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) estiment qu’il est impératif de limiter cette augmentation à 1,5 °C, seuil au-delà duquel le risque d’assister à des changements climatiques catastrophiques sera beaucoup plus élevé.
Dans le même temps, il est nécessaire d’augmenter les capacités d’adaptation des populations vulnérables. Si, face à ce qu’il faut bien appeler le péril climatique, les pays riches – qui sont, nous rappelle l’histoire, à l’origine du dérèglement climatique global que nous vivons – portent à la fois la responsabilité d’agir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et celle d’aider les populations les plus vulnérables à s’adapter aux impacts déjà catastrophiques des changements climatiques. Ceci à la fois en leur apportant une aide financière plus élevée, mais aussi en les aidant à se développer tout en limitant leurs émissions des mêmes gaz à effet de serre.
Un certain nombre de mesures ont d’ores et déjà été engagées par des décisions politiques, même si le chemin à parcourir reste long et semé de difficultés.
Nous (les pays qui nous nommons nous-mêmes développés) avons commencé à diminuer le recours aux énergies fossiles, pour privilégier les énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, géothermie). Nous prévoyons d’abandonner les véhicules « thermiques » au profit des véhicules électriques. Nous affirmons notre souci de prendre soin de l’environnement, en nous souvenant qu’il n’y a pas de planète B, et que les ressources de celle-ci ne sont pas inépuisables. Nous sommes, ou nous affirmons, décidés à diminuer dans la mesure du possible – c’est-à-dire sans sacrifier notre confort ou nos modes de vie – notre empreinte sur la planète… En un mot, à apprendre la sobriété.
Alain NOËL