Les aventuriers de l’arche de Noé,

de Sérgio Machado et Alois Di Leo

Ce dessin animé désopilant est inspiré des poèmes de Vinicius de Moraes qui inventa la bossa-nova, en compagnie de Carlos Jobim, avec lequel il cosigna Garota de Iapema, la chanson brésilienne la plus connue au monde. C’est aussi, et surtout, une joyeuse façon de revisiter un récit mythique, avec une fantaisie débridée et un humour ravageur, en y ajoutant une touche de fable politique. Qu’on en juge : Vini et Tito, deux souris artistes de music-hall, voient leurs rêves de succès tomber à l’eau (si l’on ose dire) lorsque la terre est noyée par le Déluge. Aidés par un coup de pouce du destin, ils réussissent à monter à bord de l’Arche de Noé, mais ne sont pas pour autant au bout de leurs peines.

Projetés au milieu d’un différend opposant les animaux herbivores et carnivores, Vini et Tito ils trouvent la solution parfaite pour apaiser les tensions : un concours de chansons !

Au-delà d’un festival de gags bon enfant, le film d’abord jeune public, élargit son ambition et s’adresse à tous. Il délivre un message de tolérance, d’empathie et d’acceptation de la différence. Découvrant que les plus faibles doivent s’unir s’ils veulent avoir une chance de résister aux animaux qui font tout pour prendre le pouvoir dans l’Arche, ils reçoivent le concours d’un étrange mais sympathique cafard, d’un ver rond rasta, d’une puce, d’une mouche aux allures excentriques.

La musique, dit-on, adoucit les mœurs. Ici, elle se révèle en tout cas un excellent antidote à la barbarie. Et l’arche n’est pas sans évoquer notre planète en butte à des conflits entre grandes puissances et aux agissements de tyrans cruels et parfois grotesques.

Alain NOËL

Sortie le 10 avril