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Le covoiturage, une bonne action… avec des aides publiques

Le gouvernement a mis en place des aides pour favoriser le covoiturage, comme levier face aux enjeux de sobriété énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le covoiturage est l’utilisation commune d’un véhicule par un conducteur non professionnel avec un ou plusieurs passagers pour effectuer tout ou partie d’un trajet initialement prévu par le conducteur. Ceci de façon non rémunérée, hors partage des frais de déplacement. 

En France, 70 % des trajets domicile-travail se font en voiture seul. On estime le covoiturage à 3 %. Celui-ci peut être courte distance pour un déplacement inférieur à 80 km, longue distance s’il est supérieur à 80 km. 

Pour aider à développer cette pratique, le gouvernement a lancé en décembre 2022 le Plan national covoiturage du quotidien pour promouvoir le mode courte distance. L’objectif est de tripler le nombre de trajets réalisés en covoiturage d’ici 2027. 

Le gouvernement et les employeurs proposent le forfait mobilités durables (FMD) qui encourage l’utilisation de mobilités moins polluantes. Les déplacements domicile-travail effectués en covoiturage peuvent être en partie pris en charge par l’employeur. Les employés du secteur privé peuvent recevoir un FMD jusqu’à 800 €/an, exonéré d’impôts sur le revenu (cette prise en charge facultative, versée par l’employeur, est exonérée de cotisations et de charges sociales pour lui). Les agents de la fonction publique, eux, bénéficieront d’un FMD de 300 € cumulable avec le remboursement de l’abonnement transport en commun.

Une prime au covoiturage

Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2023, les conducteurs se lançant dans le covoiturage courte-distance ont droit à une prime de 100 €, via les plateformes de covoiturage (BlaBlaCar Daily, Covoit’ici, Ecov, France Covoit by Ecov, Héléman, Lane, La roue verte, M covoit’, Mobicoop, Mobil’Aude, Ouestgo, onCovoit’, Pass Pass covoiturage, Picholines, Karos, Klaxit, Star’t, Ynstant), sous la forme d’un versement progressif : une première partie au 1er covoiturage (25 € minimum) et le reste au 10e covoiturage, dans un délai de trois mois à compter de son premier covoiturage. La prime est versée à l’usager sous forme monétaire ou de bon d’achat pour des produits de consommation courante.

En 2023 également, le gouvernement complète l’incitation financière proposée par certaines collectivités aux conducteurs et passagers sur la base du principe 1 € de l’État pour 1 € de la collectivité. 

Les collectivités territoriales soutiennent leurs habitants dans la pratique du covoiturage en mettant en place des campagnes d’incitations financières. Sur ces territoires les passagers peuvent covoiturer gratuitement ou pour quelques euros ; les conducteurs reçoivent une prime pour chaque personne transportée. Enfin, dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM, article 35), l’État expérimente depuis 2020, en partenariat avec les collectivités intéressées, des voies réservées ouvertes au covoiturage (à Grenoble, en métropole de Lyon ou encore à Lille).

Alain Noël