Déserts médicaux : les Français de plus en plus confrontés à la pénurie de l’offre de soins et de services

Présenté le 22 novembre dernier à l’occasion du congrès des maires de France, la 2e édition du baromètre social* met en lumière une nouvelle aggravation des conditions d’accès aux soins, à la fois territoriale et financière.

L’étude réalisée conjointement par l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalités (AMF) et la Mutualité française (FNMF), à partir de données publiques, souligne que 87 % de la population vit dans un territoire concerné par un désert médical et pointe de fortes disparités. À titre d’exemple, en milieu rural, un médecin libéral couvre en moyenne 30 km² contre 5 km² en milieu urbain.  

Ces mêmes constats de baisse de l’offre et de disparités territoriales sont observés pour les conditions d’accueil de la petite enfance, le soutien à la parentalité (entre 2017 et 2020, le nombre de places pour l’accueil des jeunes enfants a diminué de 4 %).

Pour les personnes âgées, le document met l’accent sur une situation ubuesque : le taux d’équipement de structures d’accueil est en baisse, alors que la population des seniors augmente. Il pointe également les difficultés de financement des frais de séjour en Ehpad, l’isolement résidentiel de nos aïeul(e)s, et la contrainte d’accessibilité aux services du fait de leur éloignement.

Le baromètre social s’attache également à la santé environnementale. Vous pourrez le consulter dans son intégralité sur le site de la FNMF (voir le lien ci-dessous).

Dans ce contexte dégradé, face à la désertification de l’offre médicale, des associations, des mutuelles, ainsi que des communes, proposent des alternatives – médecine itinérante, centres de santé pluridisciplinaires aux tarifs opposables… – pour tenter d’apporter des solutions aux Français les plus exposés à la précarité sanitaire. Mais ces initiatives ne peuvent, à elles seules, répondre aux enjeux. Face à cette réalité, il est impérieux que l’État établisse, en urgence, une véritable politique publique portant sur l’organisation du système de soins et son financement. À défaut, la situation ne pourra connaître d’amélioration pérenne. Pour sa part, notre mutuelle, au sein du mouvement mutualiste, poursuit son engagement militant pour défendre l’accès aux soins pour tous.  

Au nom du conseil d’administration, je vous adresse tous nos meilleurs vœux et vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.  

Laurent Joseph, président d’uMEn

*https://www.mutualite.fr/actualites/2eme-edition-du-barometre-sante-social-mutualite-francaise-amf-des-disparites-qui-persistent/