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Quelles solidarités près de chez soi ?

Si elle ne figure pas (encore) dans notre devise nationale, la solidarité n’en est pas moins une valeur qui monte. Souvent organisée par les pouvoirs publics et mise en œuvre par eux, elle est aussi relayée par un entourage plus proche, amis, voisins, associations.

L’individualisme et l’égoïsme social ne sont pas forcément, toujours, la règle. De récents épisodes de canicule l’ont démontré. Visites aux personnes âgées, aides à s’hydrater, se sont spontanément mises en place, avant que des campagnes soient lancées par les autorités publiques.

D’une manière plus étalée dans le temps, on peut aussi bien nommer solidarité de voisinage le geste des personnes appelées « aidants ». Ces conjoints, frères, sœurs, amis proches jouent un vrai rôle de soutien, souvent essentiel, car il permet le maintien au domicile en contribuant à l’autonomie du proche concerné. Les pouvoirs publics encouragent ce mouvement (octroi d’horaires aménagés ou de jours de non-travail, ou possibilité de temps de répit pour éviter l’épuisement de ces aidants).

La solidarité s’exprime aussi de façon indirecte, par le soutien financier que beaucoup de Français apportent à des associations, nationales ou locales, permettant à celles-ci d’avoir une fonction de relais, voire de « chaînon manquant » entre une implication de soignants ou d’aide professionnelle au domicile et l’absence de solution réelle et pérenne. Ou son insuffisance.

Et la solidarité spontanée entre voisins est, elle aussi, fréquente, qu’il s’agisse de menus services rendus comme aider à faire ou à porter les courses, ou d’une attention discrète et de visites pour s’assurer que « tout va bien ».

Le versant officiel 

Rappelons la pratique, qui tend à se développer, de la cohabitation intergénérationnelle (voir le numéro 152 du Mutualiste), qui lie par contrat un senior et un junior, le premier hébergeant le second en échange de sa compagnie et/ou de petits services. Ces dernières années ont fleuri des associations plus ou moins formelles organisant des solidarités, autour d’échanges d’informations, de savoirs ou de services. Garder le chien, procurer à quelqu’un tel objet dont on veut en fait se débarrasser, telles sont les propositions de structures dénommées Allovoisins, Nextdoor, Mesvoisins… ceci moyennant une modeste cotisation, ou le cas échéant à titre gracieux.

Du côté des services sociaux, on peut trouver diverses ressources, telles les espaces des solidarités (pour Paris, Espace parisien des solidarités, dont le site est www.paris.fr/pages/services-sociaux-197). Quant aux Maisons départementales des solidarités (également appelées MDS), ce sont des établissements publics d’action sociale, animés et gérés par les départements. Sur un plan pratique, il s’agit de lieux d’accueil et de proximité, ouverts à tous les publics, sur l’ensemble des services de la solidarité. Leurs objectifs, variés, sont d’informer, conseiller, orienter, susciter l’engagement, accompagner des projets, faire connaître des actions… Les expertises qu’on trouve au sein d’une Maison des solidarités sont diverses et il peut s’agir de différents professionnels. Qu’il s’agisse du personnel d’accueil et administratif, des assistants sociaux, éducateurs, infirmiers, professionnels de la puériculture, psychologues, sages-femmes, etc. Ils dépendent de chaque département. Un site pour en savoir plus : www.assoconnect.com/blog/maison-des-solidarites. Enfin, les MDS collaborent avec des partenaires locaux pour trouver les services les mieux adaptés à chaque situation.

Alain Noël