Le mot du président
Un budget de la Sécurité sociale sous tension !
Au moment où ces lignes sont écrites, c’est sans grande surprise que le projet de financement de la sécurité sociale (PLFSS) vient d’être adopté avec l’aide de l’article 49.3. Malgré les nombreuses critiques et faute de majorité parlementaire, le gouvernement a choisi d’engager sa responsabilité et ainsi de s’exposer à la censure.
Pourtant dès sa présentation initiale en octobre, les acteurs de la protection sociale : directions d’hôpitaux, organisations en charge des secteurs du grand âge, celles en charge du handicap ainsi que la fédération de la Mutualité française (FNMF) attiraient l’attention sur un sous financement patent et les conséquences de nouveaux transferts de charge pour le budget des assurés sociaux dans un contexte économique déjà difficile. La FNMF indiquait alors dans un communiqué que : « Les mutuelles ne doivent pas devenir les variables d’ajustement des déséquilibres budgétaires de l’Assurance maladie. »
Le projet adopté, bien qu’il ait fait l’objet de quelques ajustements comme le renoncement au gel des pensions de retraite et au déremboursement de médicaments, conserve son caractère austère.
Ainsi, l’objectif national des dépenses de santé (l’Ondam) est revalorisé de 2,8 % contre 3,3 % en 2024. Cette logique comptable qui conduit inévitablement à appauvrir la Sécurité sociale ne peut répondre aux enjeux d’une protection sociale en adéquation avec les besoins de la population, notamment ceux liés au vieillissement (en 2030, 30 % des Français seront âgés de plus de 60 ans).
Même si, à la suite du scandale Orpéa, la loi du 8 avril 2024, portant des mesures pour bâtir la société du « bien vieillir » et de l’autonomie, a fixé un cadre réglementaire, ce dernier en l’absence de loi de programmation pluriannuelle (pourtant prévu par cette même loi) risque d’être inefficace face aux effets du choc démographique qui s’annonce.
Concernant la santé, le PLFSS fait supporter aux mutuelles l’essentiel de la hausse des consultations médicales qui sont passées 26,50 € de 30 € le 22 décembre 2024. La part pour les complémentaires santé passe de 7,5 à 12 € soit une hausse de 60 %.
Comme le souligne la FNMF ce n’est pas le premier transfert de dépenses vers les complémentaires (500 millions en 2023 avec la hausse du ticket modérateur pour les soins dentaires).
Elle dénonce la logique des vases communicants et rappelle, dans ce contexte où les dépenses de santé (315 milliards) augmentent plus vite que la richesse nationale, qu’il y a obligation d’améliorer l’efficience de notre système de santé en investissant massivement dans la prévention afin de réduire le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques.
Notre mutuelle Umen milite dans ce même objectif d’efficience de notre système et de sensibilisation de tous. À défaut de mesures nationales, nous cherchons à améliorer le service rendu aux adhérents dans le domaine de l’autonomie et du bien vieillir.
Au nom du conseil d’administration nous vous souhaitons de passer de bonnes fêtes de fin d’année.
Laurent Joseph, président d’uMEn