Koute VWA de Maxime Jean-Baptiste

Melrick, 13 ans, passe ses vacances d’été chez sa grand-mère Nicole en Guyane, à Cayenne, et apprend à jouer du tambour. Mais sa présence fait soudain resurgir le spectre de son oncle Lucas Diomar, ancien « tambouyé » (joueur de tambour) tué dans des conditions tragiques…il y a justement 13 ans.

Le tragique événement a bien sûr profondément marqué la Guyane, et suscité reportages et documentaires, mais aussi des marches blanches et la création d’associations. Et les violences urbaines demeurent fortes, la famille milite d’ailleurs pour qu’elles cessent.

Le film veut porter un regard intimiste sur le disparu dont il dresse le portrait, tout en maintenant une distance. La notion d’écoute est une constante dans la filmographie du cinéaste, qui souligne que la traduction directe de Kouté VWA est « Écoute les voix ». Une invitation ou injonction qui s’adresse surtout au personnage principal, Melrick.

Cela revient à lui signifier, en même temps qu’au spectateur : Écoutez cette histoire qui s’est produite, puisque vous ne l’écoutez pas assez.

Confronté au deuil qui hante toute la communauté, Melrick cherche sa propre voie vers le pardon, en même temps qu’à son tour il apprend le tambour et prend sa place dans l’orchestre. Une façon d’assumer l’histoire familiale, et d’assurer la transmission de la culture guyanaise.

Le film a reçu le Prix Spécial du Jury Ciné + au Festival Locarno 2024.

Sortie le 16 juillet 2025