Collèges, lycées : une mise en œuvre inégale du programme d’éducation affective et sexuelle
Le Conseil national du sida et des hépatites virales dénonce l’inégale application du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle sur le territoire. Un enseignement pourtant essentiel, et qui doit être proposé à tous les collégiens et lycéens.
Depuis la rentrée 2025, un nouveau programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (Évars) est mis en place au collège et au lycée. Un autre programme, adapté à la maturité des élèves, est aussi proposé aux élèves de l’école maternelle et élémentaire. Il s’appelle alors éducation à la vie affective et relationnelle (Évar). Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) salue cette avancée majeure. Mais il alerte cependant, dans un communiqué, sur les disparités territoriales de l’application de l’Évars.
Une éducation claire à la vie affective et sexuelle
Selon la loi, « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles ». Or, ces enseignements obligatoires peinent à être appliqués dans les établissements scolaires (lire aussi notre article).
Le nouveau programme Évars vise alors à les renforcer en apportant un cadre national clair et harmonisé. Il entend « promouvoir des relations respectueuses et l’égalité de considération et de dignité entre les femmes et les hommes », indique le ministère de l’Éducation. Il participe également à prévenir les infections sexuellement transmissibles (IST) ainsi que les violences et les discriminations. Ce dernier encourage enfin à développer les compétences psychosociales des adolescents. L’objectif est donc d’apporter des réponses claires, face à la désinformation et les injonctions présentes sur le numérique.
Une mise en œuvre hétérogène du programme d’éducation affective et sexuelle
Malgré tout, certaines académies rencontrent des difficultés à assurer les séances prévues. « Le Conseil s’inquiète de remontées du terrain faisant état d’une application encore inégale de l’Évars, pointe le CNS. Il relève des disparités territoriales, un manque de ressources humaines et une formation insuffisante des équipes pédagogiques. « L’intervention d’acteurs extérieurs proposant des contenus contraires aux objectifs et aux valeurs du programme » est également évoqué.
Le rôle clé des associations
Ce dernier insiste ainsi sur la place des associations, dont l’expertise demeure indispensable. « La capitalisation de l’expérience des acteurs associatifs, partenaires historiques de l’éducation à la sexualité, apparaît essentielle pour préserver la cohérence et l’efficacité du dispositif », souligne-t-il. Pour assurer leur présence, le Conseil appelle à une « coordination renforcée entre les rectorats, les agences régionales de santé et les collectivités territoriales notamment, dont le rôle de financement et d’appui est déterminant. »
Pour une cohérence nationale
Selon le CNS, la réussite de l’Évars dépendra avant tout d’un engagement collectif et d’une vigilance constante. Tous les établissements, publics comme privés sous contrat, doivent enseigner le programme, rappelle-t-il.
L’enjeu est de taille, car il s’agit non seulement de protéger la santé sexuelle des jeunes, mais aussi de leur permettre de grandir dans le respect d’eux-mêmes et des autres.
