Une vraie mutuelle
C’est le thème de la troisième campagne de communication lancée par la FNMF en 2018. Comme l’explique Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, et récemment élu à la présidence du Cese (Conseil économique social et environnemental), « l’enjeu de cette campagne est de conforter la popularité de la Mutualité française et les spécificités mutualistes tout en donnant davantage de sens au mot mutuelle, qui est devenu un nom commun pour désigner une complémentaire santé ». Pourtant, il existe bien des différences entre une compagnie d’assurances ou une institution de prévoyance, qui sont, avec les mutuelles, les vraies, les autres acteurs de la complémentaire santé.
Une mutuelle :
⎯ ne sélectionne pas ses adhérents, il n’y a pas de questionnaire de santé ;
⎯ ne fait pas varier sa tarification des garanties santé en fonction du risque individuel de l’adhérent ;
⎯ met ses frais de gestion au service de la protection sociale des adhérents : dispense d’avance de frais, conventions avec les professionnels de santé, prévention, développement des services…
Une mutuelle prend soin de vous comme des autres, elle développe des actions de solidarité entre les différentes catégories de générations couvertes par un contrat mutualiste.
Une mutuelle agit en faveur de l’accès aux soins. Société de personnes fonctionnant sur le principe d’une démocratie directe, une mutuelle permet aux adhérents de prendre part aux décisions.
Comme d’autres, notre mutuelle s’efforce de contenir les cotisations, alors que les dépenses de santé croissent chaque année de plus de 2 % et que la part mise à la charge des complémentaires – donc des adhérents – ne cesse d’augmenter.
À titre d’exemple, les dépenses de santé devraient atteindre 235 milliards d’euros en fin d’année, dont 10 liés à la Covid, contre 219,5 milliards l’an dernier et 200,6 milliards en 2019.
Dans ce contexte, notre mutuelle dénonce ceux qui encouragent les pratiques de dumping tarifaire.
À terme elles conduisent à l’appauvrissement du collectif, détruisent les moyens nécessaires aux actions de solidarité. Nous ne sommes malheureusement pas égaux face à la maladie. La santé ne peut laisser place à l’individualisme. La campagne « Une vraie mutuelle » doit être à la fois une piqûre de rappel et l’occasion de débats autour du rôle du courant mutualiste : mouvement militant, engagé, porteur de valeurs de solidarité et de démocratie.
Dans cette période post-pandémique, nous nous devons, pour influer sur les enjeux sociétaux, de tout faire pour conserver et renforcer cette capacité à nous mobiliser.
Laurent Joseph, Président d’uMEn