Lutter contre les violences faites aux femmes et mieux accompagner les victimes : tels sont les objectifs des nouvelles mesures.

© Shutterstock

Violences faites aux femmes : de nouvelles mesures pour protéger les victimes

Pour lutter contre les violences faites aux femmes, Michel Barnier a dévoilé un plan d’action articulé autour de quatre mesures clés. Celles-ci ont pour objectif de mieux accompagner les victimes alors que ces violences sont au cœur de l’actualité.

C’est à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce lundi 25 novembre, que de nouvelles mesures fortes ont été annoncées par le Premier ministre. La prise de parole de Michel Barnier, a eu lieu lors d’une visite à la Maison des femmes de l’Hôtel-Dieu à Paris. « C’est la culture de la société dans son ensemble sur laquelle nous devons agir afin que plus jamais la moindre tolérance ou la moindre excuse ne puisse exister en matière de violences faites aux femmes », a-t-il indiqué.

Les violences faites aux femmes dans l’actualité

Ces annonces interviennent dans un contexte où le nombre de victimes de violences conjugales augmente en France (lire notre article). En 2023, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a ainsi recensé 271 000 cas. Un chiffre, dévoilé à la mi-novembre, en hausse de 10 % par rapport à l’année précédente.

En parallèle, le procès des viols de Mazan continue de se dérouler. Au total, 51 hommes sont accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot alors qu’elle était droguée par son propre époux. Ce procès est emblématique des violences liées à la soumission chimique.

Des kits de détection de soumission chimique pris en charge

C’est justement pour faire connaître le fléau que Michel Barnier a fait part d’une mesure inédite. L’Assurance maladie va prendre en charge des kits individuels de détection de soumission chimique. Mais ce remboursement ne se fera qu’à titre expérimental, dans « plusieurs départements ». L’objectif est « d’améliorer la prise en charge des potentielles victimes », a précisé le Premier ministre.

Le dépôt de plainte à l’hôpital généralisé

Autre mesure phare : le gouvernement généralise le dépôt de plainte dans les établissements hospitaliers, dotés d’un service d’urgence ou d’un service gynécologique. Aujourd’hui, seules certaines structures proposent ce dispositif. Les forces de l’ordre interviennent alors directement à l’hôpital pour recueillir les plaintes.

Cette extension vise à limiter les obstacles et à faciliter le parcours des victimes. Ces dernières peuvent en effet ressentir de l’appréhension à l’idée de se rendre dans un commissariat ou une gendarmerie. « Nous allons systématiser et garantir un accompagnement global pour chaque victime, dans un lieu unique, sécurisé », a ainsi souligné Michel Barnier.

Une Maison des femmes dans chaque département

La création d’une Maison des femmes dans chaque département marque également une avancée importante. Ces lieux ne sont actuellement implantés que dans certaines grandes villes. Ils sont dédiés à l’accueil et à l’accompagnement des femmes victimes de violences. Ils offrent des services médicaux, juridiques et psychologiques.

« Ces structures sont essentielles pour accueillir, écouter, prendre soin, réparer », a insisté Michel Barnier. Le financement de ce projet est d’ores et déjà inscrit dans le budget 2025.

Aide universelle d’urgence : des moyens en hausse

Enfin, le gouvernement augmente significativement du budget alloué à l’aide universelle d’urgence. Ce dispositif, lancé fin 2023 (lire notre article), permet aux femmes victimes de violences conjugales de bénéficier d’un soutien financier. Une mesure essentielle pour leur permettre de fuir un domicile dangereux. Depuis son instauration, cette aide, d’un montant moyen de 800 euros, a déjà bénéficié à 33 000 personnes.

Avec une augmentation de 7 millions d’euros, son budget total passera de 13 à 20 millions d’euros. Il offrira ainsi la possibilité d’aider davantage de femmes en difficulté.

Informer sur les outrages sexistes et sexuels

En parallèle de ces annonces, le gouvernement a lancé une campagne pour sensibiliser femmes et hommes aux outrages sexistes et sexuels. Encore très présents au sein de notre société, ils demeurent toutefois mal identifiés. En mettant en scène des situations de la vie quotidienne, la vidéo illustre les « petites phrases », présentées bien souvent comme des blagues, à l’image de : « T’as tes règles ou quoi ? ». La campagne rappelle qu’il s’agit bien d’un outrage sexiste et sexuel. D’ailleurs, ce dernier constitue une infraction, passible d’une amende allant jusqu’à 3 750 euros (s’il est aggravé). La vidéo se termine sur la phrase choc « les violences faites aux femmes commencent par là », avant de renvoyer vers le 39 19, le numéro national d’écoute et d’accompagnement.

© CIEM / Léa Vandeputte