Quels dispositifs et allocations spécifiques pour les aidants ?
Isolés ou surmenés, les aidants peuvent rapidement se retrouver en difficulté. Pour les accompagner, découvrez toutes les aides.
Le terme d’aidant familial ou aidant naturel désigne une « personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap ». Le statut d’aidant a été renforcé notamment par la loi de mai 2019 relative aux congés de proches aidants et à leurs droits sociaux.
« Ces droits sont sous-utilisés car beaucoup d’aidants ignorent qu’ils le sont mais aussi car les aides sont portées par plusieurs acteurs différents et qu’il est difficile de s’y retrouver », indique Morgane Hiron, déléguée générale du collectif Je t’aide, regroupant 32 structures qui défendent et accompagnent les aidants*. Il existe trois principaux types de réponses aux besoins des aidants : des aides financières, des aides au répit et des solutions d’information et de formation.
Des aides financières ou de congés
Certaines entreprises proposent aux aidants des facilités de télétravail ou encore de bénéficier de dons solidaires de RTT non pris. D’autres employeurs vont même jusqu’à aider financièrement leurs collaborateurs pour la prise en charge de jours de repos. Le congé de proche aidant permet de cesser temporairement son activité professionnelle pour s’occuper d’une personne handicapée ou souffrant d’une grave perte d’autonomie. Depuis 2016, la loi prévoit un droit au répit pour les aidants familiaux. C’est un moment pendant lequel la personne aidée est prise en charge par des professionnels. Ce dispositif finance partiellement l’accès à des solutions temporaires à domicile ou à l’extérieur du domicile pour pouvoir souffler : auxiliaire de vie faisant office de relais, accueil de jour, accueillants familiaux. Parfois, le Département, la caisse de retraite ou la mutuelle complètent cette aide pour qu’il n’y ait plus de reste à charge. L’interlocuteur clé pour ce droit au répit ? Une des 250 plateformes de répit réparties sur la France (www.soutenirlesaidants.fr) qui cherchent avec l’aidant les meilleures solutions de répit et l’accompagne pour constituer son dossier. « Cependant, ce droit au répit est restrictif : il s’adresse seulement aux aidants d’un proche en perte d’autonomie ou handicapé et seulement si cette personne arrive au maximum de son niveau d’aide », souligne Morgane Hiron.
Se faire accompagner et se former
« Le soutien moral des aidants, leur accès à des informations et à des formations sont assurés principalement par les associations », informe Morgane Hiron. Il existe des lignes d’écoute gratuites, anonymes, avec au bout du fil des anciens aidants formés à l’écoute active, par exemple celle de l’association Avec nos proches. Les aidants peuvent également rejoindre un des 1 500 groupes de parole, en physique ou en distanciel, dans une association de patients. L’Association française des aidants propose ainsi le dispositif Café des aidants. « Certaines associations, notamment Le Lien Psy, font également du soutien individuel et psychologique », ajoute la déléguée générale du collectif Je t’aide. Parmi les solutions apportées aux aidants, on trouve aussi des formations généralistes comme celles dispensées par la Compagnie des aidants ou en lien avec la pathologie du proche aidé. « Cela permet de se former à la pathologie du proche aidé mais aussi d’apprendre comment réagir, de comprendre ses limites, d’identifier ses besoins et d’avoir accès aux solutions sur différents plans », pour Morgane Hiron.
* https://associationjetaide.org
© C I E M / Anne-Sophie Glover-Bondeau
À vos agendas
Le 6 octobre, ce sera la 15e Journée nationale des aidants. Elle leur permet de se reconnaître comme tel car aujourd’hui en France, encore près d’1 aidant sur 2 s’ignore. C’est aussi l’occasion de s’informer, de se faire accompagner et de rencontrer des structures ou d’autres aidants.