Le 43e congrès de la Mutualité française

À l’heure où ces lignes étaient imprimées, la Mutualité française tenait son congrès à Marseille les 7, 8 et 9 septembre sur la thématique : « Territoires d’engagements pour l’entraide et les solidarités ». 

Créée en 1902, la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) fédère aujourd’hui près de 500 mutuelles.  

Mouvement social, issu de la même lignée que les syndicats professionnels, c’est au Moyen-Âge, sous l’Ancien Régime, qu’apparaissent, avec les premières formes d’industrialisation des associations de métier : corporations, confréries, traitant indistinctement de ce qui relève des relations de travail et de la solidarité entre membres. Les caisses de secours mutuel protègent dès lors les sociétaires face aux risques d’accidents, maladie ou décès et parfois assurent la solidarité en cas de chômage ou de grève. 

Des premières sociétés de secours mutuelles à l’adoption de la charte de la mutualité en 1898 qui donne un statut à la Mutualité française, le mouvement mutualiste à su répondre aux enjeux de la santé et de la solidarité. 

Aujourd’hui, comme hier, le congrès sera le moment de se réinterroger sur le rôle des mutuelles, de leur utilité sociale dans un monde en proie à de profonds bouleversements.  Si la complémentaire santé mutualiste reste au cœur des préoccupations du mouvement mutualiste, il est un sujet pour lequel les mutuelles se sont historiquement fortement investies.  

Elles sont à l’origine de maisons de santé, de centres d’innovation médicale, de pharmacies mutualistes qui ont permis de faire bouger les lignes sur l’accès aux médicaments avec la généralisation du tiers payant. Les mutuelles ont également développé des services d’aides aux personnes. Ces structures gérées par les mutuelles sont, dans les territoires, non seulement utiles mais indispensables pour endiguer les déserts médicaux. Elles contribuent à faciliter l’accès aux soins géographiquement et financièrement, aussi bien pour les mutualistes que les assurés sociaux. Mais comme le souligne Éric Chenut, le président de la FNMF, « est-il juste que la complémentaire qui concourt à l’accès aux soins soit taxée à 14 % ? N’est-elle pas un service essentiel qui doit être soumis à un taux réduit ? ». 

À l’évidence, les établissements mutualistes qui concourent à des missions de « service public » mériteraient un vrai débat. 

On peut espérer que la présence annoncée pendant le congrès de la Mutualité du président de la République et du ministre de la Santé sera l’occasion d’interpeller les responsables politiques.

Laurent Joseph, président d’uMEn