Journée mondiale contre le cancer : faites-vous dépister !
Ce dimanche 4 février marque la 25e édition de la journée mondiale contre le cancer. L’Institut national du cancer et l’Assurance maladie lancent un appel à se faire dépister, pour lutter contre la première cause de mortalité dans notre pays.
433 000. C’est le nombre de personnes à qui on diagnostique un cancer chaque année en France. Les différentes formes que prend la maladie tuent 157 000 personnes. Le 4 février, l’Union internationale contre le cancer (UICC) organise la Journée mondiale contre le cancer pour mettre en lumière les actions de lutte contre ce fléau avec comme thème de cette édition 2024 : « Ensemble, nous mettons au défi ceux qui sont au pouvoir ». « Nous ferons en sorte que nos dirigeants sachent que nous demandons de leur part un engagement à faire du cancer une cause prioritaire, de créer des stratégies innovantes conçues pour lutter contre les iniquités, et d’investir nos ressources pour parvenir à un monde juste et sans cancer », affirme l’UICC. L’Assurance maladie et l’Institut national du cancer (Inca) portent cet événement à l’échelle de la France en mettant en avant l’importance du dépistage précoce.
Objectif 10 millions
Le plus tôt est le mieux. C’est en clair le message que veulent faire passer les institutions à l’occasion de cette nouvelle journée mondiale. L’Inca indique que « 94 % des femmes se déclarent favorables au dépistage du cancer du sein et 94 % des hommes et femmes au dépistage du cancer colorectal ». Paradoxalement, rares sont ceux à passer à l’acte et à oser se faire dépister. « Le dépistage du cancer colorectal […] n’enregistre que 34 % de participation, et représente un potentiel de gain considérable en termes de nouveaux cas et de mortalité, estime l’Inca. Ainsi, si ce taux atteignait 65 %, 5 700 cancers colorectaux et 6 600 décès pourraient être évités chaque année. »
Pour faciliter l’accès au dépistage des cancers les plus répandus, l’État a mis en place une stratégie décennale sur la période 2021-2030, intitulée « Plan cancer ». Le but est de réduire le nombre de cancers évitables à 60 000 d’ici à 2040, contre plus de 150 000 à l’heure actuelle. Le gouvernement souhaite aussi atteindre la barre des 10 millions de dépistages dès 2025 en mettant l’accent sur trois cancers.
Trois plans de dépistages
Le cancer du sein d’abord. Le dépistage consiste en un examen clinique et une mammographie à réaliser tous les deux ans entre 50 et 74 ans car 61 000 nouveaux cas sont répertoriés chaque année.
Le plan décennal s’attaque également au cancer du col de l’utérus. Les tests se déroulent en deux temps. Pour les femmes entre 25 et 30 ans, vaccinées ou non contre les virus HPV (papillomavirus humain), un test cytologique est à réaliser deux fois à un an d’intervalle, puis un dernier trois ans plus tard, pour confirmer les résultats. Entre 30 et 65 ans, le test HPV est proposé tous les cinq ans. Ce suivi, plus précoce que pour les autres cancers, est motivé par des chiffres sans équivoque. Sur les 3100 nouveaux cas détectés en France chaque année, à un âge médian de 55 ans, 90 % pourraient être évités par l’association d’un dépistage et d’une vaccination contre les HPV.
Le cancer colorectal enfin. Très répandu, c’est le troisième cancer le plus fréquent chez les hommes, le deuxième chez les femmes. Mais il se guérit dans 9 cas sur 10 lorsqu’il est détecté tôt. Le test immunologique est à réaliser chez soi tous les deux ans. Dans le cas du cancer colorectal ou du col de l’utérus, un examen précoce permet de détecter une souche cancéreuse avant même le développement de la maladie.
Une plateforme en ligne
L’Assurance maladie a aussi lancé au 1er janvier 2024 un dispositif pour « Aller vers » les personnes non-dépistées ou en rupture avec le système de santé. Pour cela, une grande campagne d’invitation est lancée, s’appuyant sur la base de données de la CPAM. E-mails, SMS ou courriers, des millions de Français devraient recevoir d’ici à la fin de l’année 2024 leur invitation au dépistage du cancer colorectal, du col de l’utérus ou du sein, selon leur profil. Le dispositif cible par ailleurs les 1,4 millions de personnes considérées comme les plus fragiles. Des entretiens téléphoniques sont programmées pour comprendre leurs besoins et leurs difficultés.
Dans le cas du cancer colorectal, une plateforme numérique a été créée. Munie de son invitation, chaque personne peut se rendre sur Monkit.depistage-colorectal.fr et se procurer un test à réaliser chez soi. Les médecins et pharmaciens participant à l’opération peuvent eux aussi le délivrer.
Autre outil à disposition des patients, le site Jefaismondepistage.e-cancer.fr donne accès à différentes ressources (commande en ligne de tests, liste de radiologues pour les mammographies, plateforme de rendez-vous médicaux, tests, fiches d’information…) pour tout savoir sur les dépistages et surtout les réaliser.
© C i E M / Mathieu Yerle