Épilepsie : on démêle le vrai du faux

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Épilepsie : on démêle le vrai du faux

L’épilepsie est une affection neurologique très fréquente et touche environ 650 000 personnes en France. Elle demeure malgré tout assez peu connue et de nombreux préjugés perdurent.

L’épilepsie est une maladie mentale.

Faux. L’épilepsie est une maladie neurologique. Elle se caractérise par la répétition de crises brèves et soudaines, provoquées par une excitation synchronisée et anormale d’un groupe de neurones. Bien qu’il existe une prédisposition génétique, cette maladie n’est pas héréditaire.

Toutes les crises épileptiques se ressemblent.

Faux. Les crises peuvent prendre des formes très diverses en fonction de la zone du cerveau atteinte. Les épilepsies généralisées (un tiers des cas) touchent la totalité du cerveau et leurs manifestations sont les plus impressionnantes (convulsions, par exemple). Celles dites partielles ou focales sont localisées et leurs symptômes sont plus discrets et parfois même invisibles (troubles de la mémoire, absences, difficultés de concentration, hallucinations auditives ou visuelles…).

Pendant une crise, la personne épileptique risque d’avaler sa langue.

Faux. Cette idée est largement répandue, et pourtant, il est anatomiquement impossible d’avaler sa langue, retenue par un frein. Il ne faut surtout rien mettre dans la bouche d’une personne qui fait des convulsions ni chercher à entraver ses mouvements. Si vous êtes témoin d’une crise, ne déplacez pas la personne (sauf en cas de danger immédiat). Dégagez l’espace et éloignez les objets qui pourraient la blesser. Mettez-la dès que possible en position latérale de sécurité (PLS). Une fois la crise passée, réconfortez la victime qui pourra paraître confuse. Si la crise dure plus de 5 minutes ou si la personne ne reprend pas conscience dans les 5 minutes après la crise, appelez les secours (le 15).

Un traumatisme crânien peut provoquer une épilepsie.

Vrai. Les épilepsies dites symptomatiques sont dues à une lésion cérébrale, et peuvent être causées par un traumatisme crânien. Un accident vasculaire cérébral, une tumeur, une malformation congénitale ou des séquelles d’une souffrance à la naissance peuvent également être à l’origine de la maladie.

Avec l’épilepsie, on ne peut pas travailler normalement ni faire de sport.

Faux. L’épilepsie ne diminue pas l’aptitude physique ni intellectuelle. Une personne épileptique peut donc travailler normalement. Cela nécessitera parfois quelques aménagements (horaires et types de travail).

De même, l’activité sportive est recommandée car elle tend à diminuer la fréquence des crises, mais elle doit là aussi être adaptée. Les sports collectifs, la danse et les arts martiaux sont à favoriser. Toutefois, dans les cas où l’épilepsie n’est pas équilibrée, les sports comme le parachutisme, la plongée sous-marine, l’escalade ou encore la course automobile sont interdits, du fait d’un risque vital ou de blessures graves en cas de crise.

On peut guérir de l’épilepsie.

Vrai et faux. Il existe des traitements médicamenteux qui permettent de contrôler les crises. Ils sont efficaces pour plus de deux tiers des patients. Mais, le tiers restant résiste toutefois à tous les traitements. Une prise en charge neurochirurgicale curative peut alors être envisagée, mais elle n’est possible que pour une minorité de patients.

Tout le monde peut faire une crise d’épilepsie dans sa vie.

Vrai. On estime que 5 % de la population connaîtra une crise d’épilepsie isolée au cours de sa vie, soit environ trois millions de Français.

© C i E M / Constance Périn