L’échochirurgie pour des interventions moins invasives
Combinant la chirurgie et l’échographie, l’échochirurgie permet d’endommager au minimum les tissus et est notamment utilisée dans la chirurgie de la main, du pied et de l’épaule.
L’échochirurgie repose sur l’utilisation de l’échographie pour guider un geste de microchirurgie en respectant les tissus environnants. « L’échochirurgie permet une visualisation très fine de la zone pathologique et de tout ce qui l’environne. Elle permet un abord mini-invasif avec une grande précision. Par le passé, on a réalisé des neurolyses (intervention chirurgicale consistant à libérer un nerf lorsque celui-ci est comprimé par une adhérence anormale) grâce à la fibre optique. Désormais, l’échographie permet de voir la zone pathologique, mais également tout son environnement et donc les branches nerveuses », confirme le Dr Olivier Jardé, chirurgien orthopédiste au CHU d’Amiens et membre de l’Académie nationale de chirurgie.
Associant la dextérité du chirurgien et la vision de l’échographiste, ce nouveau traitement est réalisé avec un appareil d’échographie et le biseau d’une aiguille utilisé comme scalpel.
Réalisé après une désinfection de la peau et une anesthésie sous-cutanée, l’acte consiste à guider l’aiguille jusqu’à la zone concernée grâce à l’échographie puis à réaliser le geste chirurgical. « Cette technique peut être réalisée facilement au cours d’une consultation et en cours d’intervention. Par ailleurs, cet examen a l’énorme avantage de pouvoir être adapté pendant l’acte à la différence des scanners et de l’IRM », explique le Dr Olivier Jardé.
Chirurgie de la main principalement
À l’heure actuelle, ce nouveau traitement mini-invasif et ambulatoire ne permet de traiter que certaines zones du corps. L’échochirurgie est pratiquée essentiellement par les chirurgiens au niveau des extrémités et concerne donc les mains et les pieds, mais également l’épaule.
« Les indications de l’échochirurgie sont nombreuses : elle permet de traiter les kystes profonds du poignet, la maladie de Dupuytren, le doigt à ressaut ou encore le syndrome du canal carpien. Au niveau des membres inférieurs et surtout du pied et de la cheville, elle est indiquée pour traiter la lésion du tendon d’Achille, l’aponévrosite plantaire (inflammation du fascia plantaire, une membrane localisée sur la partie plantaire du pied), l’allongement des tendons des orteils et permet de faire une neurolyse du tunnel tarsien. En plus des gestes chirurgicaux, elle permet de réaliser des infiltrations de très bonne qualité », souligne le Dr Jardé qui ajoute que l’échochirurgie a un bel avenir devant elle. « C’est une nouvelle technique qui, du fait de sa fiabilité et de sa facilité, va se développer. En tant que chirurgien de la cheville et du pied, nous ne sommes qu’au début de son utilisation mais je pense que ses indications vont s’étendre et qu’elle deviendra un outil essentiel pour la réalisation de gestes chirurgicaux », conclut le Dr Jardé.
© C i E M / Violaine Chatal
Vue de l’intérieur
Contrairement à la chirurgie traditionnelle, la chirurgie mini-invasive permet au chirurgien d’opérer en réalisant de petites incisions d’environ un centimètre grâce à l’utilisation d’instruments longs et fins. Cette technique repose aussi sur l’utilisation d’un endoscope, composé d’un tube optique équipé d’un système d’éclairage qui permet de filmer l’intérieur du corps et de projeter les images sur un écran. Les domaines concernés par la chirurgie mini-invasive sont la gynécologie, la chirurgie abdominale, cardiaque, urologique et cancérologique.