Le collagène : une protéine à suivre
Il existe près d’une vingtaine de collagènes. Cette protéine, largement présente dans le corps, assure résistance et souplesse aux tissus et pourrait jouer un rôle contre les troubles articulaires, dont l’arthrose. Gros plan sur cette substance naturelle.
Après l’eau, le collagène est la substance la plus présente dans notre organisme. Elle assure les fonctions de connexion et de solidité. Il en existe de différentes catégories. Le type 1 est surtout présent dans les os, les tissus conjonctifs et la peau. Le type 2 concerne les cartilages, et le type 3 les muscles et les parois des vaisseaux sanguins. Son origine est toujours animale : on retrouve cette protéine dans la partie gélatineuse et non grasse des bouillons ou fonds de viande réalisés avec des os et des cartilages. « Ce constituant est néanmoins une protéine complexe, résistante et insoluble, qui est non disponible ni absorbée. On ne peut le manger tel quel », résume le Dr Laurent Grange, rhumatologue au CHU de Grenoble Alpes et président de l’Association française de lutte antirhumatismale (Aflar)1. Grâce à un processus d’élaboration synthétique (ou extraction de gélatine) appelé « hydrolyse », la protéine peut être préfragmentée pour être assimilée par la digestion. Celle-ci est disponible sous forme de compléments alimentaires ou de suppléments. Il en existe différents types sur le marché : le collagène de type 2 issu du poulet, du porc ou du bœuf, et le collagène marin, provenant des écailles, arêtes et queues de poissons ou de crustacés.
Propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes
Le collagène est traditionnellement utilisé par la dermatologie pour ses actifs beauté. Mais depuis une dizaine d’années, il est observé d’un peu plus près par les rhumatologues. Grâce à son action anti-inflammatoire et antioxydante supposée, cette protéine diminuerait la production d’enzymes et l’inflammation arthrosique. « Une quinzaine d’études internationales montreraient une efficacité sur des sujets sains, précise le Dr Grange. La prise de collagène aiderait les volontaires à se sentir mieux au niveau articulaire. L’une des études indique même une baisse de 40 % des symptômes d’arthrose chez certains patients ainsi qu’une réduction des symptômes, douleurs et raideurs dans la polyarthrite rhumatoïde. » Le collagène améliorerait la qualité de vie, réduirait les douleurs et stimulerait les cellules produisant le cartilage, même si son mode d’action est encore mal connu. Pourrait-il devenir un remède efficace à conseiller aux seniors ? Il n’est en tout cas pas toxique et ne présente aucun effet secondaire.
Une protéine qui décline avec l’âge
Cette protéine se régénère tout au long de la vie, mais avec le temps sa production se dégrade. « Avec l’âge, la qualité et la quantité de collagène baissent, notamment au niveau de la peau », explique le Dr Grange, ce qui entraîne une perte de la souplesse, de la force et de l’élasticité du corps. D’autres facteurs liés au mode de vie diminuent sa production : tabagisme, pollution, exposition intense aux UV et régime alimentaire trop riche en sucre. L’alimentation actuelle contient de moins en moins de collagène, en raison de la baisse de la consommation de viandes grasses et de plats à base d’os et de cartilages. Il peut donc être intéressant de se supplémenter ou de cuisiner davantage de bouillons d’os. Une recette à remettre au goût du jour ?
© C i E M / Raphaëlle Bartet
1. Voir Aflar.org et Stop-arthrose.org
Le saviez-vous ?
Étymologiquement, l’origine du mot « collagène » vient du grec kolla, qui signifie « colle ». Ce nom lui a été donné car cette substance agit comme une sorte de colle et aide à relier les différentes cellules des tissus et des organes, en plus d’apporter résistance, hydratation et souplesse à la peau.