After d’Anthony Lapia
Tout commence, une nuit, dans un club techno. La jeunesse se presse là, et danse comme si demain n’existait pas, la musique emporte tout sur son passage. « La musique souvent me prend comme une mer ! », écrivait Charles Baudelaire. Et il y a de cela, chacun se laisse emporter, en partageant bière et autres produit de convivialité.
Très fluide, la caméra suit les uns et les autres, « J’avais envie, confie le réalisateur, de filmer une galerie de visages, de capter un flux égalitaire duquel les personnages principaux émergeraient ». Au rythme de la musique techno, entêtante et omniprésente, on assiste ainsi à la rencontre de Félicie et Saïd. Puis la jeune femme invite le jeune homme à poursuivre la soirée chez elle, en after.
Là, enfin, ils se parlent vraiment, et découvrent qu’ils ne sont pas d’accord sur la vie. Hors de l’univers où fiction et réalité sont entremêlés, où tout est possible et où rien ne compte que la musique, les masques tombent et les visages apparaissent au grand jour. Parallèlement, on va de l’obscurité à la lumière, de la nuit à la blancheur du jour. On peut changer les choses, avance l’un. Tout est réglé d’avance, rétorque l’autre. Tu dis n’importe quoi, conclut un des protagonistes, sans que cela soit grave pour la relation qui se noue entre eux.
Spectateurs détestant la techno, s’abstenir ou se munir de dispositifs auditifs. Le sujet de
notre époque, et le couple d’acteurs très convaincant. Par ailleurs, la mer, on le sait, monte
avant de redescendre puis de remonter. Pas question pour autant de se laisser emporter
sans réfléchir…
Sortie le 25 septembre
Alain Noël