1er décembre : une journée de lutte contre le Sida
Le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le Sida, sensibilise au dépistage du VIH. En 2023, 3 650 personnes ont été contaminées par le virus en France. Un chiffre stable depuis 2021, après une longue période de diminution.
La journée mondiale de lutte contre le Sida (pour syndrome d’immunodéficience acquise) est organisée ce samedi 1er décembre. Elle est l’occasion de sensibiliser le public aux enjeux sanitaires, sociaux et humains liés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Cette journée a été, en 1988, la toute première dédiée à la santé à un niveau mondial.
Pour cette édition 2024, le thème « Suivons le chemin des droits » a été choisi. L’objectif est de mettre l’accent sur la nécessité de garantir à tous l’accès aux soins et à la prévention et de lutter contre la stigmatisation. Plus largement, cette journée donne l’opportunité de diffuser un message de prévention et d’encourager au dépistage (lire notre article).
Une infection encore présente
En France, selon le dernier bulletin national de Santé publique France, 3 650 personnes ont été contaminées par le VIH en 2023. Cela correspond à un taux d’incidence national de 5,3 pour 100 000 habitants. Après avoir diminué entre 2012 et 2021, celui-ci tend désormais à se stabiliser.
D’ailleurs, 5 500 nouvelles personnes ont découvert leur statut sérologique VIH. « Ces personnes ont été contaminées pour la moitié d’entre elles plus de 2 ans auparavant », précise le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins. Un chiffre en légère augmentation par rapport aux années précédentes, mais inférieur au niveau d’avant le Covid-19 . « La séroposivité touche plus particulièrement les personnes nées à l’étranger ; parmi elles, les femmes contaminées par rapports hétérosexuels et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Parmi les personnes nées à l’étranger ayant découvert leur séropositivité en France en 2023, on estime que 42 % ont été contaminées sur le territoire national », précise Santé publique France
En 2022, environ 180 000 personnes vivaient avec le VIH en France et 39,9 millions dans le monde.
Sida : un dépistage du VIH facile et gratuit
Ces dernières années ont été marquées par la hausse du dépistage du VIH. Au total, 7,5 millions de tests ont été réalisés en France en 2023, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2021, indique l’Assurance maladie. Des chiffres qui montrent une réelle prise de conscience des Français face à l’importance de la prévention.
Pour encourager le dépistage, plusieurs dispositifs ont vu le jour ces dernières années. Depuis 2022, VIH Test permet à toute personne de se faire dépister sans ordonnance et sans rendez-vous dans les laboratoires d’analyses médicales. Ce service est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Une démarche plus facile qui encourage les personnes à vérifier leur statut sérologique sans contraintes administratives et/ou financières.
Depuis le 1er septembre 2024, MonTestIST est venu l’enrichir. Désormais, quatre autres infections sexuellement transmissibles (IST) courantes sont dépistées gratuitement pour les moins de 26 ans. Il s’agit de l’hépatite B, de la syphilis, de la chlamydia et de la gonorrhée (lire notre article).
En outre, les moins de 26 ans peuvent dorénavant se voir délivrer en pharmacie des préservatifs masculins et féminins, et ce, gratuitement et sans ordonnance. Cette mesure vise à encourager l’utilisation de méthodes de protection pour prévenir la transmission des IST, y compris du VIH.
Prep : vers une évolution des traitements préventifs
D’autant qu’en matière de prévention, l’on dispose aujourd’hui d’une avancée notable : la prophylaxie pré-exposition (Prep). En effet, ce médicament permet de réduire de manière significative le risque de contamination par le VIH. Aujourd’hui, la Prep est exclusivement prescrite aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, aux travailleurs du sexe, aux personnes transgenres, aux utilisateurs de drogues et qui ont des comportements à risque.
Mais la Haute Autorité de santé (HAS), l’Agence nationale de recherches sur le Sida-Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE) et le Conseil national du Sida (CNS) recommandent qu’elle soit étendue « à toutes les situations estimées comme à risque d’exposition au VIH, quels que soient le genre et l’orientation sexuelle des personnes », souligne le site Service-public.fr. Cette évolution marque un pas vers une prévention plus inclusive et adaptée à tous les profils de risque.
Un diagnostic au VIH précoce pour une meilleure prise en charge
Le dépistage précoce est, de son côté, primordial dans la prise en charge de la maladie. Le VIH, tout comme d’autres IST, peut être asymptomatique. Cela rend les personnes infectées inconscientes du risque de transmettre le virus à d’autres. Il permet également de débuter rapidement un traitement antiviral, si nécessaire, et de prévenir ainsi des complications à long terme. Or, en 2023 « 43 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif de l’infection », indique Santé Publique France. De plus, on estime que 10 756 de personnes vivent avec le VIH sans être diagnostiquées.
Agir contre le VIH et les IST
Outre les mesures individuelles de prévention et de dépistage, la lutte contre le VIH repose également sur une approche collective. Parler du dépistage autour de soi, s’informer et sensibiliser son entourage sont des actions simples mais puissantes. La campagne de prévention « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité » rediffusée par Santé publique France jusqu’au 15 décembre, vise d’ailleurs à faire le point sur les connaissances sur le VIH et les IST.
En cas de questionnement, des ressources sont disponibles. Le site Sida info service et le numéro gratuit 08 00 84 08 00 sont des points de contact essentiels. Ils offrent des conseils et un accompagnement anonyme et confidentiel.
La bonne information des plus jeunes est également au cœur de la stratégie de prévention. Dès le collège, des enseignements sur les modes de transmission et les moyens de prévention du VIH sont intégrés dans les programmes de Sciences de la vie et de la terre (SVT). Cette initiative vise à sensibiliser les adolescents et à leur donner les clés pour prendre soin de leur santé sexuelle.
© CIEM / Constance Périn