L’inquiétude des Français à l’égard des médicaments est désormais bien ancrée dans l’opinion : c’est ce qui ressort d’une étude TNS-Sofres réalisée pour la Mutualité française et rendue publique le 10 mai, à l’occasion du débat citoyen « Médicaments : ce qui doit changer » organisé par le mouvement mutualiste à Nantes. Ainsi, pour 77 % des personnes interrogées, l’affaire du Mediator n’est pas un cas « exceptionnel et limité à ce médicament », mais bien « une défaillance globale du système » mettant en doute la sécurité de tous les médicaments. Une inquiétude renforcée par la défiance de la population vis-à-vis des autorités : d’après l’étude, deux Français sur trois ne font pas confiance aux pouvoirs publics et ne les estiment pas capables d’éviter un nouveau scandale. Autre constat : pour huit Français sur dix, les patients ne sont pas suffisamment informés en matière de médicaments.
Réduire l’influence des laboratoires
La plupart des sondés sont par ailleurs favorables à une amélioration de la sécurité : 87 % sont par exemple séduits par l’idée de réduire l’influence des laboratoires pharmaceutiques sur les professionnels de santé et 55 % se prononcent pour un contrôle plus étroit de la promotion des groupes pharmaceutiques. Enfin, 59 % des Français sont favorables à la mise en place d’un bilan scientifique et médical des effets des médicaments tous les cinq ans.
« Les résultats de cette étude montrent que les Français font preuve d’une grande lucidité et qu’ils ont gardé en mémoire des drames sanitaires similaires », commente dans un communiqué le président de la Mutualité française, Etienne Caniard. Et le président d’ajouter : « Il ne faudrait pas, néanmoins, que les Français perdent confiance dans le médicament, un des progrès médicaux majeurs de ces cinquante dernières années. »