D’après une étude de l’Institut de veille sanitaire (INVS) rendue publique le 5 avril, pour la première fois depuis la généralisation du dépistage organisé du cancer du sein en 2004, le taux de participation des femmes concernées a légèrement baissé entre 2009 et 2010. L’an passé, plus de 2 360 000 d’entre elles se sont fait dépister, soit 52 % seulement de la population cible, contre 52,3 % en 2009. Un résultat étonnant, souvent expliqué par les femmes par le manque de temps, la peur du résultat ou l’absence de symptômes. Le facteur socio-économique et le manque de moyens sont aussi souvent évoqués : les plus pauvres délaissent souvent la prévention au profit des soins en urgence. Or le dépistage organisé, qui propose une mammographie avec double lecture accompagnée d’un examen clinique, est pourtant pris en charge à 100 %, sans avance de frais.
Comment se faire dépister ?
Pour en bénéficier, il suffit d’attendre la lettre d’invitation, envoyée tous les deux ans par l’assurance maladie aux femmes âgées de 50 à 74 ans, et de prendre directement rendez-vous avec un radiologue. « Il est particulièrement important de convaincre les femmes de profiter de la qualité offerte par ce dépistage, en particulier celles qui ne font jamais de mammographie, mais également celles qui le font en dehors du programme », rappelle l’INVS. En effet, détecté suffisamment tôt, le cancer du sein peut-être guéri dans plus de neuf cas sur dix. Avec plus de 52 000 nouveaux cas diagnostiqués et 11 000 décès estimés en 2010, ce cancer est le plus fréquent et le plus meurtrier des cancers chez la femme.
L’étude de l’INVS révèle également une participation au dépistage très inégale selon les régions. Ainsi, certaines d’entre elles présentent, pour la période 2009-2010, des taux supérieurs à 60 % (Pays de la Loire, Limousin, Bretagne), alors que d’autres ont des taux inférieurs à 45 % (Corse, Guyane, Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur). Les départements de la Haute-Vienne, du Cher, du Lot et Garonne, des Landes et du Maine-et-Loire enregistrent les meilleurs résultats (entre 65 et 70 %) et celui de Paris le plus faible (27,1 %).